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MOOC @ddict? - Qu'est-ce que l'addiction ? - bonus

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Alors quelques questions bonus qui sont apparues sur le forum euh à l'instant. Peut on dire que l'addiction est un critère d'incapacité à gérer ses liens de dépendance dans la société? l'un de vous.
Moi je veux bien effectivement dire que je suis d'accord avec ça par rapport à ce que j'ai pu dire tout à l'heure, d'un point de vue psychopathologique, c'est à dire que ce n'est qu'un point de vue euh éclairant sur ce que peuvent être les conduite addictives et il est évident que c'est un point de vue qui peut qui doit être complété par d'autres il est pas exclusif. Mais on on sait bien notamment euh et notamment dans la tranche d'âge de l'adolescence que le la conduite addictive peut devenir une sorte de substitut de ce qui n'arrive pas à se construire d'une façon tranquille dans la relation au Proche et par extension euh à d'autres personnes plus plus plus éloignées. Autrement dit quand effectivement il y a des des peurs et des et des sentiments d'insécurité dans la relation à l'autre le le le le le recours euh à l'objet addictif peut être une modalité pour un temps justement de de faire face à cette difficulté. C'est de cette manière là que d'un point de vue psychopathologique l'addiction effectivement je valide ce je suis assez d'accord avec ce que dit cette cette ce participant.
oui je dirais que c'est presque évident dans le dans le temps de l'addiction et sur les éventuelles des cause l'addiction par contre il faut pas en faire une idée fixée et que certaines personnes seraient totalement incapables de renouer des contacts normaux avec les autres parce qu'on peut penser au contraire que quelqu'un qui aurait suffisamment tôt vécu l'addiction et mis fin c'était addiction pourrait avoir par rapport aux aux modes de consommation une vision beaucoup plus lucide que la moyenne. C'est le discours d'un certain nombre d'anciens qui pensent que le fait d'avoir repéré les mécanismes de la dépendance leur évite dans d'autres domaines de l'existence de reproduire les mêmes schémas.
Autre question euh dans ce dans ce mouvement l'addiction serait elle l'expression d'une angoisse profonde?
La plupart du temps pour les addictions les plus graves quand on a des addictions très transgressives très marginalisantes comme les l'héroïnomanie, la prise de crack etc euh oui on a affaire à on pourrait même dire plus que des angoisses profondes. On a souvent affaire à des personnes qui ont été gravement traumatisées dès la prime enfance, à qui il a manqué des bases essentielles à la constitution d'un sentiment de sécurité intérieure et la relation à l'objet de l'addiction et l'addiction elle-même sont une forme de réponse existentielle qui leur tient lieu euh de de relation au monde. Dans les addictions dont on parlait aux jeux vidéo ou aux jeux en réseau on est devant des angoisses beaucoup moins profondes, beaucoup moins dramatiques et très souvent on a affaire euh en gros à des jeunes gens qui ont du mal à se lancer dans la vie, qui se réfugient par exemple dans c'est un jeu en réseau qui est prévisible qui est connu qui est rassurant parce que la vie est pleine d'aléas, d'incertitudes et qu'elle est terriblement injuste.
Là où il y a une difficulté effectivement euh c'est que on sait aussi que la plupart des conduites addictives de par le processus lui-même vont générer des des éléments d'angoisse donc qui étaient qui sont un directement liés à cette necessité de la présence de l'objet et notamment qui justifie ce qu'on appelle les situations de manque et donc il est vrai que la question de l'angoisse c'est comme une boucle de de dans l'addiction puisque euh elle est à la fois un facteur prédisposant et de de multiples manières comme vient de le dire Marc mais aussi une conséquence du processus addictifs et ça il faut pas l'oublier.
Alors une troisisème question justement sur les jeunes et les pratiques des téléphones. L'utilisation incessante du téléphone mobile par les jeunes est elle inquiétante? Peut -elle favoriser l'accès à d'autres addictions?
Alors Laurence Allard le la la semaine prochaine qui intervient dans la dans la semaine deux est une spécialiste de ces questions qui a énormément travaillé euh pour effectivement essayer de d'évaluer d'avoir une approche de recherche dans ce domaine. Ce qui est sûr c'est que la place que les téléphones portables ont pris dans notre société et pas seulement chez les jeunes, on a toujours tendance à ça aussi j'ai envie de le dire qu'on a toujours tendance à coller sur le dos des jeunes des questions que les adultes sont pas tout à fait prêt à regarder en face donc euh ça c'est c'est quelque chose qui qu'il faut qu'il faut aussi avoir en tête parce que il y a pas que les jeunes, mais je crois qu'effectivement c'est de l'ordre de 81 usage en moyenne par jour tel que ça a été évalué dans beaucoup de de d'études récentes euh et il est vrai que sur ces téléphones portables tout est à disposition à travers internet effectivement. C'est c'est c'est l'évolution aussi de de l'offre à travers ces téléphones portables qui euh qui interroge. Pour autant moi je je j'ai envie de dire soyons effectivement plus tôt dans l'observation, l'analyse, la réflexion euh sur ce que c'est pratiques, ces usages nouveaux peuvent produire plutôt que dans une une un à priori de de de risques absolus parce que c'est quand même de ce qu'on a vécu pour d'autres d'autres outils numériques auparavant et on sait bien que ça porte ensoit euh de des des effets et des impacts euh paradoxaux de de d'avoir une inquiétude excessive parce que notamment chez les plus jeunes ça veut dire souvent des conduites de surveillance et on sait que les conduites de surveillance chez les adolescents c'est qui va les pousser à en faire encore plus.
Alors on terminé avec les les les questions euh du forum et sur internet euh une question plus personnelle de de ma part : on a on a évoqué au tout début de notre discussion que que ce n'était plus le traité de de Benjamin Rush qui serait euh le le le précurseur mais qu'il se serait peut être un autre traité sur le jeu de hasard et d'argent, les jeux pathologiques. Est ce que vous pourriez nous en dire un peu plus?
euh oui à Marc parce que c'est un travail remarquable et il faut vraiment, il va pas le dire lui-même mais avec Louis Nadaud donc qui, collègues de Montréal ils ont été exhumés à la faveur de rencontres diverses ce texte effectivement en latin et en vieux vieux latin enfin en a vieux français en fait et latins qui qui qui n'était pas traduit et et et de d'avoir pu mesurer à quel point ce texte est fondateur et à propos du jeu pathologique parce que Pascasius était à la fois médecin et joueur pathologiques ce qui est quand même intéressant pour effectivement comme toujours aller au fond ces questions là et il il a il a décritt toute la clinique et et même la psychopathologie finalement de ce que bien après on on a retenu en matière d'addiction donc je dis tout de suite qu'on va le mettre dans les références pour en savoir plus. On l'avait pas fait de première attention parce que ça nous paraissait un petit peu prématuré les références de cet ouvrage qui est précédé d'une longue introduction de Marc Valeur et Louise Nadaud sur justement une compréhension de des addictions et à travers un parcours historique donc je pense que c'est vraiment dans la dans la continuité directe de ce qu'on vient d'évoquer aujourd'hui. oui je crois que ça peut être quand même un texte très grand public le le le le traité de Pascasius qui s'appelle ? le prochain Da Vinci Code parce c'est le nouvel, le nouvel c'est un bestseller on a vendu 50 exemplaires;
c'est vrai il faut en parler parce que c'est une vraie mise au point sur la question de l'addiction aujourd'hui.
Mais c'est c'est un livre tout à fait remarquable et Jean-François Cottier le traducteur a a mis trois ans à euh à traduire ce texte qui est du Latin de la Renaissance, médical, qui est qui est vraiment très difficile à traduire et il continue la traduction parce qu'une traduction n'est jamais finie, donc en ligne sur le site des presses de l'université de Montréal et le texte intégral avec une traduction qui est remaniée en permanence parce que c'est c'est c'est un travail qui continue toujours. Mais ce qui est remarquable dans ce texte c'est quantité de choses notamment le fait que la relation au hasard n'est pas du tout présentée comme un-un appel aux puissances divines aux puissances supérieures etc. On est déjà devant un hasard qui est un hasard mathématisées alors qu'on est un siècle avant Pascal. Pascasius était probablement un élève de Jérôme Cardan qui était lui aussi un joueur excessi etf qui était un mathématicien qui a posé le premier l'idée des probabilités. Donc on est devant une laïcisation du hasard qui a lieu un siècle plus tôt que ce qu'on pensait. On est aussi devant une présentation d'un modèle de pathologies des addictions qui est passionnant puisque c'est un modèle biologique: il dit qu'il le sang des joueurs est trop chaud, ils sont trop impulsifs, c'est les jeunes et que le jeu échauffe encore plus le sens qu'ils développent des des des cognitions erronées mais bien que le mal soit biologique le traitement est psychologique. C'est la parole qui qui qui qui est le traitement parce que le seul moyen dont on dispose pour refroidir une âme trop chaude c'est la parole c'est c'est c'est et la parole par deux moyens principaux: le premier c'est la raison c'est la thérapie cognitive, on pourrait dire, c'est on va expliquer aux joueurs qu'il ne faut pas attendre du hasard ce que le hasard ne peut pas donner que le hasard est imprévisible et euh etc et l'autre euh ça va être d'impressionner les joueurs par des citations grandiose par l'appel à des fables morales à des choses comme ça et on peut voir en tirant un peu les choses par les cheveux dans ce traitement les racines de nos deux grands courants psychothérapeutiques, on peut voir la racine grecque philosophique qui mènerait euh aux thérapies cognitives et rationnelles et puis une racine plus religieuse qui mènerait après les cures d'ames à quelque chose comme la confession et la psychanalyse. Donc euh c'est c'est un texte qui à mon avis est un texte clé mais qui ouvre sur d'autres horizons parce que à partir du travail de Jean-François Cottier les antiquisants les spécialistes de la Rome antique comme Florence Dupont les spécialistes de la Grèce antique comme Antoine Pietrobelli commencent à s'intéresser aux addictions dans l'Antiquité et je pense qu'on va avoir bientôt euh euh une chair sur l'antiquité des addictions".
oui merci pour ces réponses.